Ce qui passe par la terre
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Avoir un rendez-vous quotidien avec un étourneau grand imitateur de sons d’activités du village, attendre impatiemment l’arrivée des chants des rossignols, s’étonner encore et encore des variations des chants du merle, observer une plante au-delà de la catégorie mal nommée « mauvaises herbes », entretenir le mythe de coins à champignons qui sont à peu près dans cette direction, vivre l’excitation de l’apparition d’une mouche nécrophage disparue des radars depuis longtemps, lire le paysage pour comprendre l’histoire des pratiques paysannes, travailler la terre mais pas que car il faut savoir prendre le temps et faire collectif, prendre le temps d’écouter les anciens pour faire ensemble, saisir ces occasions pour faire la fête, expérimenter de nouvelles pratiques paysannes basées aussi sur un savoir-faire ancien, écouter les traits de caractère de ses compagnons d’élevage, veiller à être délicat avec des endroits fragiles, passer le mot à celles et ceux à qui l’on fait découvrir la magie de ces fameux lieux, s’amuser comme un gosse à se laisser entraîner par les rythmes des machines à embouteiller, patouiller la terre pour colorer sa maison d’enduits, débusquer la genette en guettant patiemment les rythmes de la faune autour d’un point d’eau.
La liste est loin d’être exhaustive de tous les gestes, savoir-faire que nous avons enregistrés en suivant sur quatre saisons des habitant.es, paysann.es des Hautes-Corbières. Ce qui passe par la Terre est le récit sonore documentaire et musical fait des sonorités au quotidien de ce lien au pays transmis entre différentes personnes.
Ce qui passe par la Terre, 2024, Aurélien Caillaux et Benoit Bories, coproduction Reconnexions Département de l’Aude / RTBF La Première / Les Voix de Traverse / Faïdos Sonore, versions 14.2 pour la performance live et stéréo pour la diffusion radiophonique et podcast.
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Ce qui passe par la Terre a été présenté la première fois le 21 septembre au coucher du soleil dans le village de Villerouge-Termenes, un des lieux central de la narration. La création y a été jouée comme un concert, le public installé dans un champ face au massif de montagnes jouxtant Villerouge-Termenes. La création sonore a été diffusée sur un dispositif spatialisé de quatorze haut-parleurs entourant le public.
D’autres dates de diffusion sont prévues prochainement.