Sous la langue
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Durée : environ 1h
Sous la langue
Accents, expressions, sens et contresens, qu’elles soient d’origine, deuxième, troisième, etc., qu’elle se soient doucement glissées dans notre palais ou qu’on les y ait fait entrer de force, les langues sont dans toutes les bouches et toutes les oreilles. À Bruxelles, elles se croisent, se côtoient et ne se ressemblent pas, enfin pas toujours. D’une gorge à l’autre, d’une bouche à l’autre, elles se modifient et évoluent à mesure qu’elles cohabitent. Il arrive que des langues soient perdues ou qu’elles ne trouvent personne avec qui converser. Des locuteurs et locutrices doivent alors trouver d’autres moyens de communiquer et vivre avec une langue en sourdine, quelque part, et blottis contre elle des souvenirs, des images, des références et des codes culturels.
Certaines personnes vivent à cheval entre plusieurs langues. Elles passent à cloche-pied de l’une à l’autre ou les tissent ensemble. Qu’elles soient bilingues ou polyglottes, il arrive bien souvent qu’une de ces langues contamine l’autre, et inversement. Il faudra pourtant choisir, en fonction des contextes, laquelle solliciter. Sauf que parfois, la langue s’impose d’elle-même, évidemment. Politiquement, ça n’est pas toujours correct, et ça n’est pas toujours sans conséquence non plus.
Ce documentaire a été réalisé à partir de sons, de mots et de témoignages collectés un mois de janvier 2024 dans le quartier Stephenson à Schaerbeek. Vous pouvez y entendre les voix de : Lucie, Georges, Iwona, Hayat, Daniel, Arlette, Jean-Claude, Walid, Montsé, Mariana, Eline, Eliane, Lieselotte, Martin, Yasser, Naziha, Saba, Aïché et des ambiances et échanges enregistrés dans la cuisine et durant le cours d’arabe du centre culturel De Kriekelaar, celui de nééerlandais pour les parents et la récréation de l’école Paviljoen et dans les rues du quartier.
On remercie Emilie, Daniel et Tanguy de nous avoir supportés (dans tous les sens du terme) et présentés aux voisins et voisines, Bilal, de nous avoir guidés à travers les rues et structures du quartier, l’association Lire et écrire, ses enseignant·es et élèves d’avoir bien voulu nous accueillir et échanger avec nous, Magali de la permanence d’écriture de nous avoir donné sinon les clés en tout cas des repères dans le contexte linguistique belge, le salle de boxe place Stephenson et ceux qui s’y entrainent d’avoir soufflé dans nos micros, Milady Renoir pour ces multiples pistes. Et toutes celles et ceux qui nous ont nourri·es (dans tous les sens du terme).
Ce documentaire a été réalisé dans le cadre de la permanence d’écriture publique tenue par l'ASBL Bashibouzouk (Papier Machine) pendant la durée du Contrat de Quartier Durable Stephenson, dans la commune de Schaerbeek, grâce au soutien de la région bruxelloise.