SONAR

une série d'explorations scientifiques et sonores

SONAR
  • Sonar est une série de pastilles sonores de vulgarisation scientifique. Du son pour propager la connaissance et la curiosité. Chaque pastille s’arrête sur une recherche qu’elle raconte via une narration simple et vivante écrite à partir d’entretiens avec les cheurcheur·es et mêlée d’une création sonore.

    Sonar est une production Exploreur - Université de Toulouse (Clara Mauler et Hélène Pierre), co-conçu et réalisé par les Voix de Traverse. Visuel : Delphie Guillaumé. Réalisé dans le cadre de La Nuit européenne des chercheur·es.



  • À la recherche de l’obscurité...

    En inondant nos rues, nos maisons et notre ciel, l’éclairage artificiel nuit à l'obscurité normale et souhaitable, trouble le cycle naturel jour - nuit et devient néfaste pour la faune, la flore, les écosystèmes, mais aussi la santé humaine. La lumière artificielle impacte négativement les êtres vivants, animaux et humains dans leurs déplacements, leurs comportements et le rythme de leurs horloges biologiques. Outre l’aspect énergivore de toutes ces sources d’éclairage et l’enjeu de la sobriété énergétique, un enjeu se joue également sur le terrain de la sobriété lumineuse pour préserver le vivant.

    Les raisons évoquées pour éclairer la nuit sont nombreuses : esthétiques, économiques, sécuritaires... Mais le besoin d’obscurité est tout aussi essentiel. La solution n’est pas de plonger les territoires dans le noir. Elle réside plutôt dans la recherche d’un juste équilibre entre obscurité et lumière artificielle qui tient compte de nos modes de vie humains, mais également de ceux des non humains. Cela passe par un (a)ménagement des territoires nocturnes : un travail de reconquête de l'obscurité et, lorsque la lumière reste nécessaire, l'installation d’éclairages qui impactent moins le vivant.

    Samuel Challéat est chercheur CNRS en géographie au sein du laboratoire GEODE - Géographie de l'environnement (CNRS - Université Toulouse II - Jean Jaurès). Il est à l’origine de l’Observatoire de l’environnement nocturne crée en 2021.



  • Chimie verte, une partie de Lego avec la nature

    Si on y regarde de très près, à travers la lentille d’un microscope, on se rend compte que les chimistes ne font en réalité presque rien d’autre que de jouer aux Lego... Leur tâche nous apparait rudement proche de celle d’un enfant occupé à détacher les briques en plastique de son château pour pouvoir construire un bateau. Sauf que dans le cas des chimistes, les pièces sont des atomes, et les combinaisons, des molécules. Ils jouent avec la matière qui nous entoure pour créer de nouveaux composés, de nouvelles existences...

    Mais la partie de Lego avec la nature et ses ressources n’est pas simple et les chimistes ont souvent besoin d’utiliser des produits nocifs ou de grandes quantités d’énergie pour casser et rassembler les briques. Et parfois on se retrouve à construire, en plus des molécules que l’on voulait, des molécules intruses.

    C’est pour cela que des chimistes, comme Dominique Agustin, travaillent au développement de nouvelles règles et méthodes de jeu : la chimie verte.

    Dominique Agustin est enseignant-chercheur en chimie verte à l’antenne de l’Université Toulouse III - Paul Sabatier à Castres, au sein du laboratoire de chimie de coordination - LCC (CNRS).



  • Quel temps fait-il dans l’espace ?

    L’observatoire du pic du Midi est l’un des plus vieux sites d’observation astronomique en altitude au monde. Frédéric Pitout, astrophysicien et planétologue, y fait ce qu’on appelle de la météorologie de l’espace. Il s’intéresse aux effets du Soleil et de l’activité solaire sur les atmosphères planétaires. Grâce aux télescopes et lunettes, il observe, enregistre et documente les tempêtes solaires, des éruptions très violentes de matière éjectée par le Soleil.

    Frédéric Pitout est chercheur en astrophysique et planétologie à l’Université Toulouse III - Paul Sabatier, au sein de l’Institut de recherche en astrophysique et planétologie de Toulouse (IRAP - OMP).



  • Les supers-pouvoirs des aimants

    À Toulouse, la physicienne Lise-Marie Lacroix et ses collègues cherchent à concevoir des nano-aimants (du grec « nanos » : nain) capables de créer de l’électricité à partir du mouvement. Comme dans l’expérience de Michael Faraday au 19ème siècle, mais à une échelle bien plus petite. L’objectif est de réussir à concevoir ces petits objets, 100 000 fois plus petits qu’un cheveu…

    Lise-Marie Lacroix est enseignante-chercheuse en physique à l’Institut national des sciences appliquées - INSA Toulouse, au sein du Laboratoire de physique et chimie des nano-objets - LPCNO (CNRS, INSA Toulouse, Université Toulouse III - Paul Sabatier).




  • Les lymphocytes : chronique d’une guerre immunitaire

    Pour vous, ce n’est peut-être qu’un gros rhume, mais dans votre corps ce sont des milliards et des milliards de petits soldats, vos cellules immunitaires, qui s’activent sur le champ de bataille ! De la première ligne de front jusqu’aux commandos d’élite spécialisés, écoutez comment votre corps se défend (et comment les scientifiques toulousain·es étudient tout ça !).

    À Toulouse, les scientifiques Olivier Joffre et Samira Ghazali cherchent à mieux comprendre le pourquoi et le comment de la spécialisation de nos cellules immunitaires, et étudient par exemple comment d’anciens virus, aujourd’hui bien intégrés, pourraient nous protéger de certains pathogènes actuels. Dans leur laboratoire d'immunologie, le cri de ralliement est clair : il faut sauver - enfin... étudier - le soldat lymphocyte !

    Olivier Joffre et Samira Ghazali sont respectivement enseignant-chercheur et doctorante en immunologie à l'Université Toulouse III - Paul Sabatier et l’Institut national de la santé et de la recherche médicale - Inserm, au sein de l'Institut toulousain des maladies inflammatoires et infectieuses - INFINITy (Inserm, Université Toulouse III - Paul Sabatier, CNRS).



  • L’humidité des sols : une ressource essentielle face au changement climatique

    S’il y a peu d’humidité dans le sol, les plantes ont du mal à faire la photosynthèse (transformer en oxygène le carbone qu’elles ont capté), mais aussi à transpirer (évacuer un peu d’eau sous forme de vapeur et ainsi rafraîchir l’air ambiant). Les arbres peuvent perdre chaque jour leur poids en eau ! Et si les végétaux ne font pas tout ça, les températures augmentent. On le sait, en général, il fait plus frais dans un bois que dans une zone rocailleuse. 

    L’humidité des sols joue aussi sur la croissance des végétaux qui eux-mêmes influent sur le taux d’humidité contenu dans les sols… Le serpent se mord la queue...

    La chercheuse Anaïs Tilhac observe les neutrons, des particules cosmiques capables de la renseigner sur l’humidité des sols qu’ils ont traversé.

    Il y a une vraie nécessité à mieux comprendre et connaître nos sols, à les protéger, au même titre que l’air et l’eau… Cela peut passer par de la sensibilisation ; de nouvelles législations pour limiter son imperméabilisation, sa bétonisation et son artificialisation ; de bonnes pratiques agricoles et sylvicoles ; ou à plus petite échelle, de bons gestes, comme le paillage de votre jardin pour préserver l’humidité et ne pas arroser aux heures les plus chaudes pour limiter l’évaporation…

    Anaïs Tilhac est doctorante en astrophysique, sciences de l'espace et planétologie à l’Onera - office national d'études et de recherches aérospatiales, l’Isae Supaéro - Institut supérieur de l'aéronautique et de l'espace et l’Université Toulouse III – Paul Sabatier et au sein du Centre de recherches atmosphériques de Lannemezan (Observatoire Midi-Pyrénées, CNRS, Université Toulouse III – Paul Sabatier, IRD).



  • Une IA aux grandes oreilles

    Que celui ou celle qui, sur Internet, n’a pas cliqué sur l’image d’un chat, d’un feu tricolore ou d’un passage piéton de la mosaïque, nous jette la première pierre. Que vous le souhaitiez ou non, vous avez donc sans doute déjà entrainé des intelligences artificielles. En indiquant qu’ici il y a un chat, et que là non, vous avez contribué à « étiqueter » des images, à leur attribuer des mots-clés. Qu’en est-il du son ? Les IA sont-elles capables de déterminer si, dans tel ou tel enregistrement, on entend une voix, le chant d’un oiseau ou un robinet qui fuit ?

    À l’Université Toulouse III – Paul Sabatier, le chercheur en informatique Thomas Pellegrini s’est penché sur des sons d’origine animale, comme le chant des oiseaux. Le principal enjeu étant de rendre une intelligence artificielle (IA) capable de dire si oui ou non il y a un chant d’oiseau dans un enregistrement.

    Thomas Pellegrini est enseignant-chercheur en informatique à l'Université Toulouse III - Paul Sabatier, au sein de l’Institut de Recherche en Informatique de Toulouse - IRIT (CNRS, Université Toulouse III - Paul Sabatier, Toulouse INP, Université Toulouse - Capitole, Université Toulouse - Jean Jaurès).




  • Retour aux sources

    Depuis qu’elle coule au robinet, on oublie souvent de se préoccuper de savoir d’où vient l’eau… Angélique Van de Luitgaarden, archéologue à l’Université Toulouse - Jean Jaurès et l’Inrap (Institut national de recherches archéologiques préventives), remonte jusqu’au Moyen Âge pour chercher à comprendre comment on s’approvisionnait en eau dans les villes des actuelles régions toulousaine et bordelaise.

    On dénombre pas mal de fontaines et puits dans les villes du Moyen Âge, dans l’espace domestique, parfois avec des usages partagés. Comment le sait-on lorsque ces infrastructures et les usager·ères ont disparu ? Parce qu’on retrouve de nombreuses réclamations dans des actes notariés : « J’ai aidé à construire ce puits, pourtant je ne peux désormais pas en avoir l’usage… » Heureusement qu’il y a des querelles pour laisser des traces aux scientifiques !

    Angélique fouille donc les archives en quête de plans, de comptes-rendus de procès, d’actes notariés, elle inspecte les travaux d’autres scientifiques guettant les moindres mentions sur l'eau, et examine les voûtes d’aqueducs et les souterrains - lampe torche à la main et bottes aux pieds… pour remonter le cours de l’eau dans cette sombre période qu’est le Moyen Âge...

    Que nenni ! À bas les clichés, autre cheval de bataille de notre jeune archéologue : redorer l’image du Moyen Âge. Les usages de l’eau y sont multiples - de la cuisine, à l’irrigation des cultures, en passant par l’artisanat et la construction, à l’image des tuileries et briqueteries toulousaines - et ingénieux, fondés sur une observation et une connaissance fines du territoire.

     

    Angélique Van de Luitgaarden est doctorante en archéologie à l’Université Toulouse - Jean Jaurès et l’Inrap (Institut national de recherches archéologiques préventives), au sein du laboratoire Traces - Travaux et recherches archéologiques sur les cultures, les espaces et les sociétés (CNRS, Université Toulouse - Jean Jaurès, Ministère de la culture, conventionné avec l’EHESS, l’INRAP et le service d’archéologie de Toulouse-Métropole).