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La balade de Saint-Cyprien est la deuxième balade de l’association les Voix de Traverse à Toulouse. Elle a été réalisée en 2017 et diffusée pour la première foi à l’occasion de la fête du quartier. Aujourd’hui, le quartier a beaucoup changé et la balade constitue une trace, une archive qui raconte ce moment charnière, le Saint-Cyprien la qu’il était dans le souvenir et dans le quotidien·ne de ses habitant·es avant les nouveaux aménagements urbains.
Saint-Cyprien est historiquement un des premiers faubourgs de Toulouse, « l’autre rive », là où sont construits les hôpitaux et les asiles pour les fous et les pestiférés au Moyen Âge, et là où de nombreuses communautés religieuses vivent et travaillent. C’est aussi un petit noyau d’habitations, entouré de terres agricoles, dernière étape toulousaine sur la route de la Gascogne. Aujourd’hui, la rive gauche de la Garonne révèle quelques traces des anciennes murailles et des vieux ponts qui circonscrivent Saint-Cyprien, tandis que des noms de rues évoquent encore ce passé médiéval.
Au cours du XIXe siècle, le quartier de Saint-Cyprien se transforme, ses rues sont en partie restructurées, un deuxième pont le relie au reste de la ville. De grands abattoirs prennent place au cœur du faubourg, aux abords du fleuve. Autour d’eux se développent des quartiers ouvriers et populaires, ravagés puis reconstruits suite à la crue de 1875. S’y mêlent, au fil des ans, Toulousains et main-d’œuvre immigrée venus de toute la région et d’au-delà, d’Italie notamment, auxquels s’ajoutent les réfugiés républicains fuyant le régime franquiste installé en Espagne depuis 1939.
La fin du XXe siècle et le début du XXIe laissent suggérer encore d’autres changements. Un certain dynamisme culturel, avec la réaffectation de l’ancien château d’eau ou des anciens abattoirs en musées, contribue à refaçonner l’image du quartier ; celui-ci fait désormais partie du centre-ville. Et si sa population reste diversifiée, comme en témoignent les nombreux de commerces africains qui cohabitent avec les petits restaurants de quartier ou les caves à vin, le développement de projets immobiliers a beaucoup suscité les interrogations des habitants.
Aujourd’hui le quartier s’est transformé et notre balade garde la trace des souvenirs et interrogations de certains de ses habitant·es.
La balade sera bientôt de nouveau disponible en libre écoute sur le site.